UNE QUESTION PRELIMINAIRE :
LE PROBLEME DE L’INTERPRETATION DE L’ANTIQUE TEXTE HÉBRAÏQUE DE LA « GENESE »
Un savant hors du commun … qui depuis trois ans me fait méditer et une mystique extraordinaire … qui depuis huit ans … me fait écrire.
Avant d’entrer dans le vif du sujet de l’approfondissement de la Genèse et d’affronter le thème de la traduction et de l’interprétation de ce texte biblique, je dois vous parler de Fernand Crombette, un personnage qui constituera pour beaucoup d’entre vous une authentique surprise … « scientifique ».
Il s’agit d’un savant français multidisciplinaire encore pratiquement inconnu.
Il est né en France en 1880 et est décédé en Belgique, nonagénaire, en 1970.
L’héritage de la publication et de l’approfondissement scientifique de ses ouvrages – composés au cours de près de quarante années de recherches – a été confiée à une Association Internationale, le Cercle d’Etudes Scientifique et Historique (Ceshe), ayant son siège en France et qui a pour but la réconciliation de la Science et de la Foi.
Cette association – composée de spécialistes et de scientifiques croyants – travaille à faire connaître, par des études et des colloques , l’œuvre de ce personnage qui a éclairé d’une lumière nouvelle de nombreux domaines de la connaissance, en particulier l’Histoire d’Egypte avec le déchiffrement réel des hiéroglyphes, la Géographie de la Terre antique et moderne, y compris l’histoire de l’Atlantide racontée par Platon mais dont Crombette a retrouvé les traces dans les annales égyptiennes, la Géologie, l’Histoire des Hittites, des Crétois, la Chronologie de l’Antiquité, la Physique, l’Astronomie et l’Exégèse Biblique.
Le Ceshe professe l’inerrance scientifique et historique de la Bible et est en relation avec les diverses associations de divers pays qui reconnaissent la place privilégiée de l’homme et de la Terre au sein de la Création.
Depuis la mort de F.Crombette, le Ceshe a publié une grande partie de son œuvre.
Noël Derose, dans l’introduction au premier volume de la « Révélation de la Révélation » de F. Crombette, précise que, nonobstant le fait que cet ouvrage a été écrit le dernier, il est de première importance.
L’ouvrage est présenté sous forme d’une « étude linguistique » et a été transmise à Rome afin d’être soumise et jugée par le Magistère de l’Eglise, bien qu’il serait souhaitable que le Magistère prenne aussi connaissance de l’intégralité de l’œuvre de F. Crombette.
Derose précise que les recherches de Crombette ont mis au point de nombreux secteurs investigués par la science moderne souvent embourbée dans une voie sans issue parce qu’elle avait délibérément ignoré les informations contenues dans la Bible.
L’ouvrage en question, obtenu par la lecture de l’hébreu à travers le copte monosyllabique, s’insère très harmonieusement dans la méthode de traduction qu’utilise cette langue.
En effet, après avoir déchiffré d’autres langues de l’antiquité, Crombette constate que la langue de Moïse s’interprète remarquablement à la lumière de la langue copte.
A cet égard, R. Hertsens 1 dit encore : « L’Egypte fut fondée par Misraïm, fils de Cham, après avoir quitté la Mésopotamie. Il avait son écriture, hiéroglyphique, inventée par Ludim, son aîné. Sa langue était le copte monosyllabique qui – comme démontré également dans son étude sur la reconstruction du contenu original de la Pierre de Palerme – permet d’en lire et d’en comprendre les nombreuses inscriptions. F. Crombette y fait voir comment il est possible – grâce au copte – de découvrir encore maintenant des faits historiques ainsi que la chronologie de l’Histoire de l’Antiquité. Il s’agit peut-être d’une méthode déconcertante, mais qui a fait les preuves de son efficacité dans l’ensemble de son œuvre historique ».
Crombette a écrit une vingtaine d’ouvrage sur l’Egypte et son histoire, déchiffrant la langue hittite et posant les fondements permettant de lire l’écriture pascuane, l’aztèque et l’étrusque, après avoir résolu l’énigme du fameux disque de Phaistos et d’avoir ainsi pénétré dans le Labyrinthe de la Civilisation crétoise.
« Pour bien comprendre – c’est encore Derose qui écrit – pourquoi Crombette, fils fidèle de l’Eglise Catholique Romaine a osé appliquer la méthode de lecture par le copte au texte hébraïque de la Genèse, il est nécessaire d’avoir une connaissance approfondie de tout ce qui précède dans son œuvre ou, pour le moins, des principes de sa méthode et des résultats ainsi obtenus.
C’est en effet non seulement à la fin de son œuvre mais aussi à la fin de sa vie que ce savant a appliqué sa méthode de lecture et d’interprétation aux premiers chapitres du livre de la Genèse. Le lecteur en prendra connaissance et verra l’enrichissement ainsi apporté au texte sacré sans que la nouvelle version ne contredise en rien celle admise par l’Eglise ».
Derose dit encore 2 :
« Certes, il faut affirmer que Champollion a ouvert la voie à l’égyptologie, mais les travaux de Crombette nous obligent à ramener Champollion à sa véritable valeur, parce qu’il n’a pas vraiment arraché leur secret aux écrits égyptien. Il appartient à Crombette d’avoir mis en pleine lumière leur véritable signification.
Cependant poussés par un dernier scrupule, nous posons encore une fois la question : « Se peut-il que nous, membres de l’Association, qui avons travaillé selon sa méthode, n’ayons pas été objectifs ?»
L’œuvre égyptologique de Crombette est si impressionnante (18 volumes manuscrits) qu’elle remplit un rayon de bibliothèque.
C’est en étudiant ces volumes l’un après l’autre, signe par signe, contrôlable grâce au « Petit dictionnaire systématique des hiéroglyphes égyptiens » rédigé par lui-même, que jaillit l’évidence. Il ne s’agit aucunement d’une fantaisie, mais de pure logique, toujours la même. Nous ne voyons du reste pas comment une méthode « erronée » aurait pu mettre en pleine lumière tous les points obscurs de l’histoire égyptienne, ni d’en arriver à des datations qui se justifient aussi rigoureusement d’elles mêmes, et qui est également justifiée par la chronologie biblique et celles des peuples voisins.
Nous n’avons pas du tout besoin de recourir à des suppositions gratuites, encore moins et aux hypothèses auxquelles recourent souvent les savants d’aujourd’hui.
Nous découvrons clairement, à partir de l’Egypte l’origine des mythologies grecque et romaine. Les légendes s’expliquent et deviennent compréhensibles par l’histoire même des personnages divinisés. Tout est remis à sa juste place. Ayant bien éclairci pratiquement toutes les énigmes de l’histoire, Crombette n’a cependant pas eu le temps de résoudre tous les thèmes contenus dans son œuvre historique. Cela sera le travail de ceux qui nous aident a faire connaître son œuvre ; ce sera certainement un travail assez long, mais hautement intéressant ».
Pour ce qui me regarde, je n’ai certainement pas l’autorité spirituelle ni scientifique pour donner un « imprimatur » au travail de Crombette qui, par conséquent, est accueilli, à mon avis, en tant que contribution intellectuelle et scientifique sur laquelle – et ceci est encore ici notre but – on peut réfléchir et raisonner.
Dans tous les cas – spécialement dans les ouvrages de déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens et des langues d’autres civilisations comme la crétoise et celle des Hittites – il est parvenu à des découvertes extraordinaires sur la véritable histoire de Antiquité, parvenant à en montrer la correspondance avec la chronologie et les récits bibliques, considérés pourtant aujourd’hui comme légendaires, comme par exemple le miracle du passage de la mer Rouge, celui du « arrête-toi, ô soleil » de Josué et de combien d’autres encore.
Il est inutile de m’appesantir sur cette question parce que des parties considérables3 de cette œuvre sont aisément consultables et disponible au secrétariat du CESHE FRANCE et sur les sites Internet italien et français de cette association.
Ces ouvrages sont particulièrement destinés aux spécialistes des diverses disciplines mais – comme j’ai pu m’y familiariser, moi qui suis profane – je pense que beaucoup d’autres peuvent le faire ; cela enrichira énormément leurs propres connaissances.
Pour ce qui concerne la Genèse, je dirai simplement que – après avoir découvert que tous les mots de l’antique texte hébraïque étaient chacun composé d’une série de monosyllabes coptes qui en constituaient les racines – Crombette élabore une interprétation plus précise du texte en traduisant ces racines selon leur signification d’origine.
En substance, il a fait avec l’hébreu – à la lumière du copte – ce que font assez souvent dans les églises certains restaurateurs en éliminant une peinture relativement récente pour faire réapparaître un chef d’œuvre beaucoup plus ancien et précieux qui y était caché dessous.
Il a isolé les racines coptes à l’intérieur des mots hébraïques, fixant ainsi ce qui y était signifié.
Je dois toutefois dire ouvertement que – après avoir lu une petite trentaine de ses ouvrages traduits en italien – il me reste encore un doute de fond que j’expose par honnêteté intellectuelle.
Ce qu’il m’a semblé comprendre dans ses écrits, et c’est aussi souligné par Crombette lui-même, est que les hiéroglyphes égyptiens, mais également les signes de la langue copte peuvent se prêter à plusieurs significations.
Crombette, justement pour cela et avec une référence particulière à l’égyptien, avait très souvent souligné la beauté et la perfection de cette langue qui se prêtait à des interprétations multiples et où les significations exactes des signes émergeaient du contexte général, chose que, du reste avec beaucoup d’autorité, avait également souligné il y a longtemps Clément d’Alexandrie. Celui-ci, bien placé pour connaître l’égyptien antique, écrivait que l’écriture hiéroglyphique peut prendre de nombreux sens : le sens propre, l’imitatif, le symbolique, l’allégorique, le laudatif et l’énigmatique.
Nous sommes donc en face d’une langue très particulière où la capacité intuitive du traducteur – comme dans les rébus – est fondamentale pour interpréter le vrai sens des signes et dessins.
Je me suis donc souvent demandé, comme je l’ai mentionné ci-dessus, jusqu’à quel point l’imagination de Crombette – appelez la plutôt intuition, si vous préférez - n’avait pas dépassé la réalité, vu que la réalité qui émerge après tout de ses traductions apparaît supérieure à n’importe quelle imagination, même si une logique de fer est respectée, accompagnée d’arguments scientifiques de très haut niveau.
N’étant ni égyptologue ni encore moins expert en langues anciennes, je me suis basé – pour évaluer ses traductions – sur « mon » intuition et, beaucoup plus, sur la « logique » de ses explications scientifiques pensant surtout le mettre en confrontation avec les révélations reçues de celle qui de l’avis des connaisseurs a été définie comme le plus grand auteur mystique catholique moderne, Maria Valtorta.
Celle-ci est une « charismatique », une personne qui a mené une vie de sainteté, démontrant qu’elle possédait des dons spirituels très particuliers.
Elle est inconnue du grand public, mais bien connue, au niveau mondial, par les experts en littérature mystique.
Ses œuvres ont été traduites en de nombreuses langues.
Nous sommes en face d’une personne qui a offert sa propre vie à Dieu s’offrant comme âme-victime pour la conversion des pécheurs.
Dans les années ‘40 du siècle passé elle eut une interminable série de visions qui – transcrites sous le contrôle des Pères Servites qui assistaient spirituellement la malade, paralysée – ont en définitive formé plus d’une quinzaine de volumes édités par le Centre des Editions Valtortiennes de l’Ile de Liri qui s’est dédié depuis environ 50 ans à cette mission spécifique.4
Elle voyait « en vision » Jésus, en voyait la vie évangélique, les prédications, les voyages, elle ressentait ses discours et ceux des apôtres, elle voyait la société et les costumes du temps, les divers personnages, mais surtout elle réussissait avec une grande rapidité et sans erreurs à transcrire en temps réel tout ce qu’elle sentait et voyait sur des cahiers qui – rassemblé par les prêtres quotidiennement – allaient constituer l’œuvre publiée par la suite.
C’est une œuvre d’une hauteur extraordinaire, théologique et littéraire, où la mystique explique que ce n’était pas seulement Jésus qui parlait dans les visions mais aussi le St Esprit, la Vierge, les anges et les saints.
Assez souvent, les révélations concernaient des explications sur la Genèse.
Quelques unes d’entre elles lui venaient de son ange Azarias 5. Nous sommes dans le surnaturel, c’est entendu, mais notre travail concerne la foi et la raison, la science et la foi et, quand nous parlons de foi, il faut surtout prendre en compte le surnaturel.
Jésus nous voudrait tous « co-rédempteurs » pour le salut des pécheurs et que Ses saints revivent mystiquement le parcours de Sa Passion et de Ses souffrances auxquelles Il ne les soustrait pas.
La juste récompense, Il la leur donnera dans le Royaume des Cieux.
Comme c’est arrivé à beaucoup de saints, Padre Pio n’ayant pas été le dernier, lui dont on connaît bien la vie et les vicissitudes rencontrées à cause de certains personnages de la hiérarchie même de l’Eglise, Maria Valtorta connut, elle aussi, dans sa vie des incompréhensions de la part de personnes qui, par réaction ou parti pris, souvent même sans connaître son Œuvre, la contestèrent il y a un demi siècle, au point de la faire mettre à l’Index, mettant ainsi en doute l’origine divine de cette œuvre.
Ces derniers – en face du contenu exceptionnel de son Œuvre – préfèrent penser qu’il devait s’agir plutôt de l’oeuvre d’un génie ou mieux d’une œuvre « parapsychologique », pour laquelle – comme il est bien connu – il ne faut pas se risquer à trouver des explications scientifiques.
Désormais l’Index a été aboli depuis de longues années, mais la meilleure réponse au sujet de l’origine inspirée de cette Œuvre qui enthousiasme de nombreux représentants de l’Eglise, est due au Pape Pie XII.
Nous connaissons tous la proverbiale prudence de l’Eglise pour reconnaître officiellement les visions, les apparitions et en général les phénomènes charismatiques et surnaturels.
Quand les Pères Servites se présentèrent chez lui en audience privée le 26 février 1948 pour demander l’autorisation de publier l’œuvre de la grande mystique, le Pape – qui avait déjà pris connaissance de cette Œuvre – donna ce conseil lapidaire : « Publiez la comme elle est ».
Et quand on lui soumit le texte d’une Préface où on parlait explicitement d’un phénomène surnaturel, il désapprouva cette proposition trop explicite et ajouta : « Qui lira cette Œuvre comprendra ».
Ce n’était certes pas un conseil du Magistère, mais le sien était certainement un avis faisant autorité.
J’ai passé treize années de ma vie à l’étude approfondie de l’œuvre de cette grande mystique, Œuvre qui a provoqué de nombreuses conversions, et – dans les huit dernières années – j’ai dédié douze volumes au commentaire d’une partie de ses écrits.
En fait je suis de ceux qui – comme Pie XII – croient à l’origine surnaturelle de ses visions et révélations.
Tous ceux qui entreprendront l’étude de l’ Oeuvre – disponible en langue française et de lecture d’ailleurs aisée et très intéressante – ne pourront que s’en rendre compte facilement.
C’est donc aussi pour cette raison que j’ai voulu pénétrer dans l’étude des écrits de F.Crombette, pour vérifier jusqu’à quel point les découvertes du grand savant en relation avec la Genèse coïncident ou en quoi elles diffèrent de ce qu’a écrit la Mystique.
Avec Crombette, je « vérifie » M. Valtorta, mais avec M. Valtorta, je vérifie Crombette, et j’en tire les conclusions.
La traduction et l’interprétation de la Genèse
La Genèse est le premier des “cinq premiers livres” de la Bible (appelés « Pentateuque »). Elle aborde le problème des origines de l’univers, de l’homme, la préhistoire biblique (cc. 1-11), enfin l’histoire des patriarches d’Israël (cc. 12-50).
Sa rédaction en est attribuée à Moïse.
Comme il le fait remarquer,6 le Commentaire d’introduction de la Conférence Episcopale Italienne, à propos du Pentateuque (les mots souligné en gras, sont de mon fait) “….dans l’oeuvre littéraire, aux sources très anciennes, ont été réunis des ajouts et des corrections très postérieurs au temps de Moïse, mais faits dans son esprit et sous son autorité, comme des adaptations légitimes et nécessaires aux conditions historiques et religieuses qui ont suivi… . Il est hors de doute que Moïse en ait la partie la plus importante, ainsi qu’une influence profonde en tant qu’auteur et législateur; mais il est plus compliqué d’établir par quelles voies et combien de temps il a fallu pour arriver à la rédaction des textes que nous avons aujourd’hui. Il est d’opinion commune que dans cette oeuvre, tradition et différents documents entrecoupés y soient entremêlés, les quels peuvent s’échelonner sur un laps de temps qui va de l’époque de Moïse (XIII s. av. J.C.) à l’époque de la restauration du Peuple d’Israël après l’exil à Babylone (V s. av. J.C.).”
Ces prémisses ont pour but d’orienter, et peut-être aussi celui de prévenir les objections du lecteur telles que celles de certains théologiens et exégètes influents, souvent non-croyants, qui – un peu trop préoccupés à “démythiser” certains aspects rationnellement peu crédibles de la Genèse, à la lumière de cette “raison” dont j’ai parlé dans le Préface – ont même fini par considérer tout à fait la Genèse comme un mythe.
En fait on a beaucoup discuté – surtout à cause de certaines variantes de termes linguistiques et de style – pour savoir si le récit que fait la Genèse de la création du monde et de l’homme était un document unitaire ou s’il était l’addition de deux récits appartenant à des époques différentes.
On a aussi discuté le fait qu’elle serait la retranscription en mode spirituel d’autres mythes païens caractéristiques d’antiques civilisations, comme, par exemple la Sumérienne et la Babylonienne, et encore si sa rédaction devait être entièrement attribuée a Moïse, ou si Moïse n’ait été que celui qui a réuni une tradition antérieure, transmise oralement ou par écrit et – enfin – quand et où le texte “mosaïque” aurait été corrigé ou adapté par les “scribes” des siècles postérieurs à Moïse.
Tout ceci me permettra – sans craindre d’encourir les foudres du Tribunal de l’Inquisition et d’être consigné aux arrêts domiciliaires, comme Galileo Galilei – d’interpréter avec Fernand Crombette, les textes des premiers chapitres de la Genèse avec ce minimum de liberté et de flexibilité que l’avertissement de la C.E.I. elle – même autorise d’adopter, particulièrement quand elle indique “des ajouts et des corrections” et des textes “adaptés” aux conditions historiques et religieuses qui se sont succédées avec “des traditions entrecoupées de différents textes” qui auraient été rassemblés dans l’Oeuvre.
Le Chrétien, et encore plus le Croyant, devra évidemment se référer au texte officiel de l’Eglise, qui est le seul texte qui doit être considéré comme “vérité de foi “, sauf avis contraire du Magistère.
Le chercheur – comme le théologien – peut toutefois se sentir autorisé à analyser, vérifier, se poser des questions et conclure à des opinions personnelles sans que le lecteur, évidemment, ne les reçoive pour autant comme “vérité de foi”.
Nous sommes dans le domaine de la spéculation intellectuelle, dans le domaine de la science et de la philosophie, et interdire à l’esprit de “raisonner” – surtout de bonne foi – serait comme s’interdire de se servir du don de la raison que Dieu nous a fait, en souhaitant bien sur en faire bon usage pour sa gloire, et non pour notre propre plaisir.
Je m’efforcerai – grâce à Crombette, à ses traductions et à ses explications – de prouver que la Genèse exprime non pas des mythes, mais la réalité scientifique, dès lors que le texte est correctement interprété.
Anna Maria Cenci – dans sa présentation d’une oeuvre du théologien Alfredo Terino7– souligne comment, en face de certaines hypothèse de la Critique par rapport à l’origine de la Genèse, l’auteur déclare “courageusement” que la vraie raison pour laquelle on a voulu nier la paternité mosaïque aux cinq premiers livres de la Bible, réside dans la volonté de ne pas reconnaître les interventions de Dieu pour son peuple, c’est-à-dire, ne pas croire aux miracles….
En fait, tandis que le croyant n’a pas de difficulté à voir l’action de Dieu dans le monde, pour celui qui ne croit pas, tout ce qui n’est pas compatible avec le rationalisme, ne peut même pas être accepté comme “histoire”.
Dans mes écrits8, j’ai plus d’une fois approfondi – en ce qui concerne l’aspect religieux – les effets produits par le Rationalisme, et en particulier ce qui a trait au “préjugé anti-chrétien” qui est tellement à la mode aujourd’hui, au point que les 25 gouvernements européens n’ont pas voulu inscrire la référence – pourtant demandée par le Pape Jean Paul II – aux racines chrétiennes communes de notre civilisation, dans le texte récemment approuvé de la Constitution européenne.
Contre cette “censure”, des personnalités illustres et des philosophes laïcs se sont élevés qui - même non-croyant – savent bien que notre culture et nos comportements sont imprégnés de “principes chrétiens” en ce qui concerne le respect de la personne humaine, de la liberté et de l’éthique sociale.
Cette mentalité rationaliste est cependant bien le fruit trop mûr de l’Illuminisme du XVIII s., fruit qui au XIX s. s’est encore davantage affirmé idéologiquement, et aussi pour des raisons politiques issues de la Révolution Française, avec une teinture de forte aversion chrétienne qui s’est progressivement répandue, non seulement dans la culture laïque mais encore dans la laïcité omniprésente.
Aversion telle – répandue par la Presse de la “culture” dominante – qu’elle s’est déversée même dans le domaine de l’étude de la Bible où l’attitude critique - légitime en soi, lorsqu’elle cherche à réexaminer des textes à la lumière de critères exégétiques “scientifiques”- a contribué, au contraire, à faire apparaître une vision tendant à nier le Dieu chrétien, c’est-à-dire, le Dieu Créateur” de l’Univers et de l’homme, préférant opter pour un Univers qui s’est créé lui-même, pour une vie terrestre, née d’elle-même, pour un homme qui – plutôt que d’avoir été créé par Dieu, comme le dit la Genèse – serait le résultat d’une auto-évolution à partir d’une cellule, pour se révéler à la fin – véritable défi à la Raison – comme le sous-produit évolutif d’un singe.
Ceci dit, il est vrai aussi que qui s’approche de bonne foi de la Genèse, en essayant de la comprendre en tout ce que contient son texte littéral, ne peut s’empêcher de remarquer – et ceci dans l’ensemble du texte même – certaines incohérences et contradictions remarquables.
Il est donc légitime de se poser la question si le texte d’origine – transmis peut-être oralement de génération en génération et puis écrit et retranscrit – n’a pas été quelque peu manipulé au cours des siècles anciens, ou alors qu’il n’ai pas été bien compris et donc qu’il ait été en certains cas mal interprété par les “scribes” des générations des siècles suivants.
Le contenu des Textes sacrés – considéré comme Parole révélée par Dieu, et donc absolument intangible – était d’abord transmis oralement et ensuite aussi transmis par écrit avec le plus grand soin et la plus grande vénération, au point qu’il me semble tout à fait improbable qu’il se soit produit une manipulation volontaire.
Resterait donc ouverte la possibilité – pour ce qui a trait aux points controversés, incongrus ou de compréhension difficile des écrits, que le texte original, d’abord transmis verbalement puis transcrit et ensuite ajusté aux changements de la langue au cours des siècles – tout en conservant la validité de son contenu spirituel fondamental qui en fait la Parole de Dieu, ait été “traduit” en quelque endroit de manière non conforme au sens du texte primitif.
Le problème de la traduction est en effet extrêmement important, au point que Pie XII, lui-même, dans son Encyclique Divino Afflante (II, 27) a écrit (les mots soulignés ou mis en gras sont de l’auteur) “Que l’exégète catholique ainsi muni de la connaissance des langues anciennes et de tout l’attirail de la critique s’applique à la tâche, la plus noble entre toutes: celle de trouver et d’expliquer la véritable pensée des Livres Sacrés. Pour ce faire, que les interprètes aient bien à l’esprit que leur plus grand soin doit consister à arriver à discerner et à préciser le sens littéral – comme on a l’habitude de l’appeler - des paroles bibliques. C’est pourquoi ils doivent rechercher avec beaucoup de diligence le sens littéral des mots, jouissant de la connaissance des langues, du contexte, de la comparaison avec des lieux semblables: toutes choses, et même l’interprétation des écrits profanes, dont on puisse tirer partie pour mettre en lumière la pensée de l’auteur.”
Tout ceci pour exprimer la conscience de la difficulté de connaître le sens littéral des mots des langues antiques et donc leur sens authentique, pour comprendre – en réalité – ce que leur auteur avait voulu dire.
L’histoire de la science, de la technique, de la médicine, comme celle de la musique ou de l’art – pour ne pas dire également de la morale – nous a souvent habitué à l’apparition imprévue, sur la scène de l’humanité, de personnages exceptionnels ou géniaux qui, grâce à leur intuition et à leur découvertes, ont changé le cours de l’Histoire dans le domaine de leur propre activité, bouleversant les croyances ou certaines thèses scientifiques bien affirmées.
Je crois personnellement, que d’ici quelques années – lorsque l’oeuvre de traduction linguistique et les conclusions scientifiques de Crombette seront connues et approfondies comme il faut - ce personnage sera justement reconnu comme l’un de ceux-là.
L’étude que nous nous proposons de faire n’est pas du tout une chose facile. Car elle requiert l’application de l’intelligence, mais surtout une curiosité de l’esprit et la volonté de “connaître”.
Mais c’est une étude qui, à la fin, nous aura tous beaucoup enrichis, grâce aussi à …. Fernand Crombette.
1 In « L’énigme de la Pierre de Palerme », Ceshe France. Réf.4. 11.
2 In « Œuvre Egyptologique » de FC. Ceshe France 5.02
3 C.E.S.H.E. B.P 1055, F-59011 Lille Cedex (France) – www.ceshe.fr . En particulier, pour tout ce qui concerne ce qui est reporté dans ce livre, revoir le texte original de la “Révélation de la Révélation” tome 1 et la synthèse de la méthode de F.Crombette sur le déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens et de l’hébreu antique par le copte et ses commentaires sur l’interprétation de la Genèse.
4 Centro Editoriale Valtortiano, Viale Piscicelli, 89/91 – 03036 Isola derl Liri (FR) - Italie
5 MV. ‘Le livre d’Azarias’ – (Edition francaise) - Centro Editoriale Valtortiano
6 La Sacra Bibbia – Edition Officielle de la C.E.I. - Genèse – page 1 – Ed. San Paolo, 1996
7 A.Terino : ‘Chi ha scritto i cinque libri di Mosé ?’ – Ed. Firenze Atheneum, 2003
8 De l’auteur, voir les ouvrages édités par “Segno” – Feletto Umberto – Tavagnacco (UD) – Italie, ou les compulser sur le site internet de l’auteur : https://www.ilcatecumeno.net