Chapitre 1
LA CREATION DE L’UNIVERSE1
1. La Création de l’Univers selon la Science.
Le Secrétaire : En ma qualité de secrétaire de cette « Conférence » on m’a confié la mission d’orienter les travaux.
C’est pourquoi, je proposerais de les programmer sur six journées, autant que celles de la Création, tandis qu’à la fin de la semaine, - comme Notre Père – nous prendrons également un saint repos, pour clore ces travaux et en tirer les conclusions.
Voici donc l’ordre du jour de cette première session :
Genèse
(1,1-5)
Premier Jour
1.1 Au commencement Dieu créa le Ciel et la Terre.
1.2 La Terre était informe et déserte et les ténèbres recouvraient l’abîme et l’Esprit de Dieu planait sur les eaux
1.3 Dieu dit : « Que la lumière soit », et la lumière fut !
1.4 Dieu vit que la lumière était bonne et Il sépara la lumière des ténèbres.
1.5 Et il appela la lumière jour et les ténèbres nuit. Et ce il y eut un soir et un matin :
Premier jour.
La Science, au jour d’aujourd’hui – sur la base d’un calcul à rebours de la vitesse de la fuite des galaxies – pense pouvoir dater l’origine de l’Univers à 15 milliards d’années, quand a éclaté le fameux Big-bang, lequel, grâce à une mystérieuse et immense explosion d’Energie aurait donné le coup d’envoi, à partir de rien, aux processus qui ont ensuite amené la constitution de l’Univers matériel que nous connaissons aujourd’hui.
Comme si elle obéissait à un ordre mystérieux, l’Energie s’est déchaînée dans le Néant en une explosion immense. Les particules de matière, celles des premiers instants, commencèrent à s’éloigner les unes des autres. Après un centième de seconde à partir du moment « zéro », on présume que la chaleur libérée par cette explosion d’énergie devait tourner autour de 100 milliards de degré centigrade …
La matière « primordiale » - selon cette théorie répandue, même si elle n’est pas partagée par tout le monde – était constituée de ce que la Physique appelle « les particules élémentaires », électrons, positons, neutrons et beaucoup, beaucoup de photons, qu’on pourrait définir comme «lumière », considérés comme des particules de masse zéro qui se déplacent à la vitesse de la lumière.
Voilà … à moins que quelqu’un veuille intervenir …
Weinberg2 : Une température tellement élevée, qu’aucun élément de la matière commune – molécules, atomes, noyaux des atomes – n’aurait pu maintenir sa propre cohésion … !
L’univers de cette phase est plus simple à décrire qu’il ne le sera par la suite. Il est plein d’un mélange indifférencié de matière et de radiations, et chaque particule se heurte très rapidement avec les autres …, l’univers est tellement dense que même les neutrons lesquels pourraient se déplacer pendant des années à travers des plaques de plomb sans être répandus, sont maintenus en équilibre thermodynamique avec les électrons, les positons, les photons par de rapides collisions, soit avec eux, soit entre les autres.
Hawking : A l’instant du Big-bang, on pense que l’Univers avait une dimension « zéro » et donc qu’il était infiniment chaud. Mais lors de l’expansion de l’Univers, la température de la radiation diminua. Une seconde après l’explosion, la température était retombée à environ 10 milliards de degrés (un millier de fois supérieure à celle existant au centre du Soleil), mais on peut aujourd’hui atteindre des températures aussi élevées que celle-là, lors des explosions de bombes H …
Environ cent secondes après le Big-bang, cette température était descendue à un milliard de degrés, température qui existe à l’intérieur des étoiles les plus chaudes. A cette température, protons et neutrons n’ont plus l’énergie suffisante pour se soustraire à l’attraction de la force nucléaire forte et elles ont donc commencé à se combiner ensemble.
Le Secrétaire : Si j’entends bien, il me semble comprendre que c’était donc le chaos, un chaos né du néant grâce à une explosion d’Energie.
Mais qu’est alors cette mystérieuse énergie ?
La théorie cosmogonique moderne du Big-bang parle de cette mystérieuse explosion d’énergie sortie du néant, à partir d’un moment « zéro », mais cette théorie ne réussit pas à résoudre le problème fondamental de la Cause qui a déclenché l’événement (puisque le Big-bang est évidemment un effet …) ni, néanmoins, en quoi consiste cette mystérieuse Energie sans laquelle la matière n’aurait pu naître.
Cette théorie du Big-bang, même si en ce moment, elle est la plus prisée, n’est cependant pas l’unique théorie sur l’origine de l’Univers.
Les théories scientifiques sont souvent comme les modes : elles changent avec le temps qui passe. Lassé d’une théorie vieillie qui laisse ou soulève encore trop de problèmes que cette théorie n’a pas encore totalement résolus, voici quelque savant « créatif » qui en sort une autre lui paraissant « meilleure » et – grâce, sans doute, à son ascendant ou à son « leadership » scientifique - il finit par la faire accepter à beaucoup de ses pairs.
Jusqu’à la théorie suivante … naturellement.
Hubble, en 1929, avait fait une grande découverte : « les galaxies s’éloignent les unes des autres et le font à une vitesse d’autant plus grande qu’elles sont plus éloignées ». Ceci s’expliquerait si nous considérions l’Univers comme en expansion et dans lequel tout système stellaire s’éloigne de l’autre à cause de la dilatation progressive de l’espace.
Si l’Univers se dilate, on peut penser que dans le passé sa masse devait être concentrée en un espace plus petit.
A cette théorie a été opposée celle de l’Univers stationnaire formulée par H.Bondi et d’autres savants en 1948.
Au contraire, la théorie du Big-bang avait été formulée par G. Gamov en 1946.
Selon cette dernière, l’Univers comme nous l’observons aujourd’hui devait être concentré en un volume plus petit qu’un atome, avec une densité à peu près infinie et une température atteignant des milliards de milliards de degrés. Il s’agirait d’un noyau primordial d’énergie pure mais dont on ne sait pas qui l’a formé, ni comment ni pourquoi.
A l’improviste, cette sorte « d’œuf cosmique » se serait déchiré, fruit d’une énorme explosion, créant une sphère de feu en expansion très rapide qui, depuis, n’a cessé de se refroidir et de ralentir.
Est-ce que l’Univers continuera son expansion? L’expansion continuera-t-elle sans fin ou bien les galaxies finiront-elles par arrêter leur fuite et – sous l’effet de la force de gravité - commenceront-elles à se contracter avec l’augmentation de la température jusqu’à la désintégration finale et au retour à l’énergie pure, comme au commencement ?
Je me souviens d’avoir lu voici quelques qnnées déjà, un intéressant petit ouvrage savant écrit par Jean Guitton3, considéré comme l’un des derniers grands penseurs et philosophes chrétiens. L’ouvrage s’intitulait : « Dieu et la Science, vers le ‘Métaréalisme’».4
Il s’agissait d’une sorte de dialogue à trois, Guitton et deux scientifiques, les frères Bogdanov, chercheurs, respectivement en Physique Théorique et en Astrophysique, dialogue au cours duquel en partant d’une banale clef en fer, ces trois personnages commençaient à raisonner et à dialoguer sur l’origine lointaine de ce métal dont était faite cette clé.
Ils partaient du principe que les exceptionnelles découvertes dues à la science contemporaines, amènent à la conclusion – comme l’avait d’ailleurs déjà dit le célèbre physicien Eddington – que la religion est devenue possible, pour un savant raisonnable, depuis 1927.
… Vous désirez la parole ? Mais certainement … Ah, mais c’est Monsieur Guitton en personne, je vous en prie …
J. Guitton : 1927 est une des années les plus importantes de l’histoire de la pensée contemporaine: elle marque en fait le début de la philosophie matérialiste. C’est l’année où Eisenberg énonce le principe d’indétermination, au cours de laquelle le chanoine Lemaître formule sa théorie de l’expansion de l’Univers , au cours de laquelle Einstein propose la théorie du champ unifié, au cours de laquelle le Père Teilhard de Chardin publie les premiers éléments de ses ouvrages. Et c’est enfin l’année du Congrès de Copenhague, qui marque le début officiel de la théorie quantique.
Le Secrétaire : Je me rappelle que les questions que vous souleviez tous les trois étaient : d’où vient l’Univers, qu’est-ce que la matière et pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que le néant, etc.
Le dialogue voulait, entre autre, démontrer qu’on s’approchait du moment de la réconciliation entre scientifiques et philosophes, entre Science et Foi, déjà annoncée par des maîtres à l’esprit prophétiques tels que Bergson, De Broglie et d’autres encore.
Quels sont les rapports entre l’esprit et la matière ? Y a-t-il de l’esprit dans la matière ?
Dans l’impossibilité de donner corps à l’esprit et de l’étudier, la Science – je me rappelle ce que vous disiez – a fini par n’étudier que la matière, débouchant ainsi sur un athéisme virtuel.
J. Guitton : Les théories les plus récentes qui regardent les débuts de l’Univers font appel à des notions d’ordre métaphysique, au sens littéral du terme. Voulez-vous un exemple ? La description que le physicien John Wheeler fait du « quelque chose » qui a précédé la création de l’univers : « Tout ce que nous connaissons trouve origine dans un océan infini d’énergie qui ressemble au Néant … »
Le Secrétaire : Fort bien ! Je me dis cependant que cette conception d’énergie infinie qui ressemble au néant me laisse pantois.
I. Bogdanov : A cet âge incroyablement petit, l’Univers entier, avec tout ce qu’il allait contenir plus tard ; les galaxies, les planètes, la terre avec ses arbres, ses fleurs et la fameuse clef, tout ceci est contenu dans une sphère d’une petitesse inimaginable : quelques milliards de milliards de milliards de fois plus petite que le noyau d’un atome.
G. Bogdanov : Tout cela dans un Univers qui est plusieurs milliards de fois plus petit qu’une tête d’épingle ! Cette époque est sans doute la plus folle de toute l’histoire cosmique.
Les événements se succédèrent à un rythme hallucinant, à tel point que se succèdent plus de choses en ces fractions de milliards de secondes que dans les milliards d’années qui suivront5.
1.2 La création de l’Univers selon la Sagesse.
Le Secrétaire : Je prends acte du fait que la science parle aujourd’hui d’un univers s’étant créé du Néant, il y a 15 milliards d’années, et que la Terre remonterait à 5 milliards d’années, pour donner naissance, dans les derniers milliers ou dizaines de milliers d’années à l’espèce humaine – homo sapiens sapiens – descendu du singe !
La Genèse se débrouille pourtant en un seul jour. Alors comment ces incohérences sont-elles possibles ?
La science émet l’hypothèse que le Big-bang se soit créé par lui-même, à tout le moins mystérieusement, et de rien. La Genèse est d’accord sur le « rien » sauf que c’est Dieu-Créateur qui en est l’auteur.
La Lumière6 :
De rien, Dieu créa l’univers.
L’unique sens à l’existence que mène l’homme, l’unique sens au créé est celui de reconnaître Dieu Créateur.
De même que la science admet la « validité » d’une loi quand elle « satisfait » à toutes les exigences, sauf à l’annuler quand elle se contredit, de même - si la science était science - elle devrait comprendre que l’unique « Théorie » qui explique tout, le créé comme l’incréé, est celle de Dieu et surtout, celle de la Doctrine chrétienne.
Avec la doctrine que le Christ est venu enseigner, avec les lumières de la Sagesse que J’ai données aux prophètes, toute chose acquiert un sens, tout entre dans un ordre, non seulement physique, comme celui du « créé matériel », mais aussi moral et spirituel.
A la lumière de la Doctrine de l’Esprit, la création de l’univers acquiert un sens, acquiert aussi un sens la création du règne végétal et du règne animal, la création de l’homme, avec sa nature essentiellement spirituelle, mais dotée – à l’origine – de ce qu’il faut de « chair équilibrée » pour apprécier saintement les beautés d’une nature intègre et splendide, que pas même mes anges, être purement spirituels, ne peuvent apprécier.
Voici le don que J’avais fait à l’homme : un esprit fait pour aimer Dieu, un corps fait pour aimer saintement la nature. Electrons, neutrons, protons, photons, tout ce que vous voudrez, mais - la nature - constituée pour vous d’arbres verts, de fleuves riants, de monts enneigés, d’un ciel sec et bleu, d’un soleil chaud et bénéfique. Tout ce qui scientifiquement aurait pu être pour vous aride et hostile, a été réuni pour vous faire – vous esprits habillés de chair – apprécier Dieu, à travers la matière perceptible.
Quel plus bel hymne à Dieu ; comment cette nature visible ne peut-elle pas vous apparaître extraordinaire, maintenant que tu sais de quoi elle est composée ?
Puis vint le Péché ! Et avec lui, la Douleur.
Mais encore une fois, tout s’explique à la lumière de la Doctrine de l’Esprit, parce que du Péché on en connaît l’origine et les effets en termes de douleur comme aussi le fait que – à travers la loi de la douleur – Dieu a su, pour peu que l’homme le veuille bien, transformer en Bien l’effet négatif du Péché. Tout est orienté vers la Fin ultime.
Toutes les lois scientifiques de la Science de Dieu répondent et donnent une explication cohérente à toutes les questions et le tableau final qui en résulte est un tableau complet où chaque petit carré de la mosaïque a un sens et complète celui qui lui est contigu.
Voici une réflexion que tu peux faire lorsque tu étudies la physique, l’astrophysique, la chimie, la biologie, la botanique et … l’origine de l’homme. Tout, tout, vraiment tout s’explique à la Lumière de Dieu et du Projet Créateur de Dieu.
Parle donc de cela dans ton apostolat à tes semblables.
Fais les réfléchir, laboure le champ et mets y la graine et permets que le temps fasse son œuvre.
Vous dites que J’ai attendu 15 milliards d’années … Je pourrais bien attendre la vie d’un homme.
Et quand ce sera le moment, quand cet homme – fort de son orgueil et de sa nature dévoyée - aura son premier instant de faiblesse propre à faire se briser la dure motte de terre, voici qu’alors, Je verserai sur ce cœur l’eau bénie de Mon illumination. Et dans le champ que tu auras rendu fertile, prédisposé par ta graine, Je ferai – dans cet homme qui est devenu de ‘bonne volonté’ – de cette graine lointaine, la graine du ‘doute’ que tu auras posée avec ton assurance, la graine d’une espérance qu’en ce moment là la raison - qui ne raisonnait plus - repoussait.
Voici l’apostolat, mon enfant. Pas de triomphalismes, de reconnaissances, de satisfactions, mais défrichage ardu de la « terre », dur labeur, effectué le plus souvent dans des conditions hostiles mais que, au bon moment, pour qui sait attendre, et quand les circonstances le permettront, Je ferai resplendir de la gloire de la nature, celle-là spirituelle. Parce que tu es le paysan qui laboure et qui sème. Je suis toujours le Moissonneur qui viendra couper le Blé éternel pour le grenier éternel du Seigneur : Peuple des enfants de Dieu.
Le Secrétaire : Voici donc que, de cet entretien de la « Lumière », il ressort que l’univers a été créé vraiment de rien et surtout qu’il a été créé par Dieu.
Azarias7 : Le Père se manifeste pour la première fois dans la Création. Immense Epiphanie de la Puissance qui a tout créé à partir de rien, car le Tout peut faire les choses à partir du néant, tandis que le néant, le non-être, ne peut se former par lui-même ni former quoi que ce soit.
La réponse aux orgueilleux négateurs de Dieu est cela même que leurs yeux voient indéniablement, tout comme leur impuissance, que leur orgueil ne peut que constater, à créer à partir de rien ne serait-ce qu’un seul brin d’herbe. Ce n’est pas créer que de fabriquer des instruments, des médicaments, de nouveaux alliages de métaux ou des croisements de plantes ou d’animaux. Cela revient seulement à travailler sur des matières déjà existantes. Créer, c’est quand, à partir de rien, on obtient ce tout qui vous entoure, ce firmament avec ses planètes, ces mers avec leurs eaux, cette terre avec les plantes et les animaux qui l’habitent, ces hommes obtenus à partir de ce qui d’abord n’était que poussière et que Dieu transforma pour en faire l’homme ; en outre cet homme créé n’est pas seulement vivifié pour une vie limitée, mais aussi pour une vie éternelle par son esprit, il n’est pas seulement doté d’instinct mais aussi d’intelligence. C’est cela créer. Et le Créateur s’est manifesté par cette création, la sienne, qui est la première épiphanie de Dieu, posée comme un soleil resplendissant au commencement des temps pour ne plus être voilé, jamais plus.
Quel est l’organisme qui, une fois formé, dure pour l’éternité ? Quelle est la chose qui ne connaît ni dispersion, ni obscurcissement, ni désagrégation, ni oubli, ni mort ? Il viendra un moment où les astres, et même le grand soleil, ne seront plus. Les continents ne sont déjà plus ce qu’ils étaient quand Dieu créa la Terre. Les dynasties périssent. Le nom des grands hommes qui ont vécu sont bien souvent ignorés aujourd’hui parce que les siècles les ont recouvert de la poussière du temps de l’oublie. Mais l’épiphanie du Créateur et Père est et sera. Car avec les ressuscités du dernier jour, il restera de cette parfaite épiphanie, la partie la plus parfaite : les vivants, les hommes, eux qui sont éternels. Tu en restes stupéfaite, mon âme ? Il ne te semble pas juste d’appeler parfaits les damnés ? Ils seront la perfection du mal et ils témoigneront là-bas, dans le royaume du Rebelle qui ne veut pas plier son esprit à l’adoration du Parfait, qui veut être dieu à la place de Dieu, et pouvoir ce que peut celui qu’il veut traiter comme son égal : ce qu’il peut comme Créateur, ce qu’il peut comme Juge ; faire à partir de rien des êtres non seulement vivants mais aussi éternels, non seulement animaux mais aussi dotés d’esprit, et les juger sur tout leur être, donnant à tout ce qui fut rebelle ce qu’il a mérité, les maintenant vivants dans les siècles des siècles tandis que tout ce qui a été créé connaîtra la mort, et les isoler dans le règne qu’eux-mêmes auront librement élu pour leur règne.
Le Secrétaire : A la lumière de ce que nous venons d’entendre d’Azarias je me dis que – de ce qui ressort ici dans la Genèse – c’est que c’est Dieu qui a donné son origine à l’univers et qu’il est bien difficile de pouvoir considérer cela comme un récit mythologique, comme le soutiennent pourtant tellement d’athées, assimilant le récit biblique aux autres récits cosmogoniques païens, issus des civilisations assyriennes et babyloniennes. Selon ces thèses athées, les anciens Hébreux auraient recopié ces récits païens en en spiritualisant le contenu.
Un mythe sera toujours un mythe, mais la complexité des phénomènes physiques et la perfection des lois qui gouverne la matière m’empêchent de penser à une naissance de l’univers due au hasard, mais bien plutôt à une Cause spécifique qui l’a produit et que j’appelle Dieu.
Un mythe … ! On parle toujours de ‘mythe’ …
Parfois, je me demande ce qu’on veut vraiment signifier avec ce mot, une sorte de fable ou de légende?
R. Bultmann8 : Par le concept de « mythe » on entend se référer au récit d’un fait ou d’un événement dans lequel interviennent des forces ou des personnes surnaturelles, surhumaines …
La pensée mythique » est le concept opposé à celui de « pensée scientifique»…
La pensée mythique attribue certains phénomènes et événements à des puissances « supranaturelles », « divines », tandis que la pensée scientifique est celle qui a à faire avec la relation de cause à effets …
La différence entre la pensée mythique et la pensée scientifique est que cette dernière ne recherche pas l’origine du monde, comme le fait la pensée mythique, dans une puissante divinité extrahumaine …
Pour la pensée mythique, le « monde » et tout ce qui nous arrive, même comme la vie personnelle de l’homme, sont « ouverts » à l’intervention de force d’un au-delà ; pour la pensée scientifique, au contraire, le monde est fermé à l’intervention des puissances qui ne « sont pas de ce monde ».
Le mythe est donc l’expression d’un mode précis de compréhension de l’existence humaine, située dans une réalité du monde différent de celle considéré par la science.
La démythisation veut mettre en relief l’authentique intention du mythe, c'est-à-dire celle de parler de l’existence humaine par le fait qu’elle est fondée et limitée par une puissance de l’au-delà (hors du monde).
La démythisation des écrits bibliques est par conséquent une critique de l’image mythologique du monde propre à la Bible.
La pensée scientifique détruit l’image mythologique du monde tel que décrit par la Bible et, dans le conflit entre pensée mythique et pensée scientifique, la victoire revient à cette dernière.
La critique démythisante qui aborde la littérature biblique ne consiste pas à éliminer les passages à caractère « mythologique », mais bien plutôt à les interpréter pour en recueillir exactement le sens.
Le mythe parle donc d’une réalité, mais il le fait de manière inadéquate.
La réalité est celle du monde des sciences et de la technique et elle est démythisante parce qu’elle la dissocie des forces surnaturelles.
Les Sciences de la nature n’ont pas besoin de « l’hypothèse Dieu » puisque les forces qui en déterminent les événements sont, pour elle, immanentes.
Par analogie, elle élimine l’idée du miracle comme événement surnaturel qui interrompt la relation causale des phénomènes du monde.
Le Secrétaire : Donc, il me semble comprendre que R. Bultmann, (apprécié par beaucoup de théologiens modernes comme l’inventeur de cette démythisation de l’Ancien et du Nouveau Testament qu’il considère en grande partie comme mythiques et en tout cas pas comme l’expression d’une révélation divine) tient que l’homme antique – considéré comme ignorant, naïf et crédule et certainement pas scientifique – a tendance à attribuer à un ou des « dieux » tous les phénomènes auxquels il ne parvient pas à conférer une motivation « rationnelle ».
Il me semble comprendre qu’avec R.Bultmann, nous sommes ainsi devant une opposition entre ce qu’il appelle la « pensée scientifique » et la pensée « mythique », en comprenant ici celle exprimée par la Bible.
Euh … ! Je dois admettre malheureusement que c’est ce que pense la science officielle aujourd’hui.
La Lumière :
Dieu et la Science … !
Ecris cependant en minuscule car Science, avec majuscule est seulement celle qui est illuminée par la Sagesse divine.
Dieu et la science …
La science adopte le système empirique, celui du raisonnement, de la démonstration.
Mais qu’y a-t-il d’empirique en Dieu ? Comment pouvez-vous ‘raisonner’, vous, dans votre condition humaine parce que devenue imparfaite, parce que faussée par le Péché d’origine, sur ce que doit être, sur ce qu’est Dieu ? Comment pouvez-vous, voudriez-vous, vous, démontrer Dieu ? Rien que de le penser est déjà de la présomption car c’est présomption que de vouloir démontrer l’indémontrable, puisque incompréhensible à la capacité humaine de comprendre Dieu.
Vous ne pouvez pas démontrer Dieu ! Il se démontre de et par Lui-même parce que Dieu Est !
DIEU EST !!!
Seuls les aveugles ne veulent pas Le voir ; seuls les sourds – en esprit – ne veulent pas entendre.
Dieu est pourtant sous les yeux de tous, partout, à chaque instant.
On n’a nul besoin de démontrer Dieu. Il est l’Evidence.
Alors, que peut la science ?
La science qui veut démontrer Dieu, montre d’abord qu’elle n’a pas su, pas pu le reconnaître en ce qu’Il est. Et la science qui le nierait est une science qui s’obstinerait à escalader « une paroi vitrée savonneuse », donc à nier l’évidence.
C’est ainsi qu’il ne peut y avoir aucun rapport entre Dieu et la science … sans la Sagesse.
Mais quand la Sagesse est présente … ! Combien nombreuses sont les choses qu’elle enseigne !
Combien de mystères qui parlent de Dieu, de l’infiniment grand à l’infiniment petit. Des milliards de galaxies à la particule élémentaire, tout parle de l’Infinité de Dieu. Infini dans le grand, dans le petit, parce qu’Il est l’Infini dans tous les sens.
Regarde la minuscule chenille : verte, tranquille, inoffensive, elle se nourrit de feuilles, se mimétise, se reproduit. N’est-elle pas parfaite dans sa manière d’être chenille ? Et quand elle devient papillon ? Cela ne te fait-il pas penser au moment où vous les hommes, libérés de ce corps terrestre, vous vous envolez finalement avec votre âme vers Dieu ?
Et du petit au grand animal : tout est aussi parfait.
Cellules, autogenèse, évolution ? science ! minuscule !!
J’ai créé le monde, J’ai créé les conditions de la vie animale, végétale et J’ai crée le monde végétal, animal.
Et en dernier, oui, en dernier, J’ai créé l’homme, qui n’était plus animal parce que pourvu par Moi d’une âme spirituelle, et donc point de contact intermédiaire – en ce sens échelon de l’échelle ascendante de la nature, mais mon échelle n’est pas celle dont vous parlez, vous – entre l’échelon animal et l’échelon spirituel.
Matière – végétal – animal – homme – spirituel – Dieu.
Voici l’échelle ascensionnelle. Au dessus de tout: Dieu. En dessous du Tout: tout le reste !
Dieu et la science …
Comment peut-on dialoguer avec une science qui, niant ses présupposés, part déjà, avec l’idée de démontrer à priori que l’on n’existe pas ? Pauvre homme imbu de science !
Voici pourquoi, si seulement vous Me vouliez, si seulement vous leviez les yeux vers Moi, Je vous envoie la Sagesse. Et plus vous les levez, plus Je vous en donne, et ainsi de suite, jusqu’à ce que la Sagesse vous prenne dans ses bras et vous mène directement vers Moi … car Je suis Celui qui est!
1 Sur la création de l’Univers, de la Terre, de l’homme, voir de l’auteur : ‘Alla ricerca delò Paradiso perduto’ – Chap. 1 à 36 – Ed. Segno, 1997 – 33010 Feletto Umberto – Tavagnacco (UD) – Italie, ou le site internet de l’auteur:
https://www.ilcatecumeno.net
2 Steven Weinberg (Prix Nobel de Physique, 1979) : ‘I primi tre minuti – L’affascinante storia dell’origine dell’Universo’ – Oscar Saggi Mondadori
3 Jean Guitton: éminent philosophe chrétien de notre temps, membre de l’Académie francaise, élève de Bergson et dépositaire de sa pensée.
4 J.Guitton, Grichka et Igor Bogdanov: ‘Dieu et la science’, Bompiani Ed. Saggi, 1993. Voir aussi Guido Landolina «Alla ricerca del Paradiso perduto». Chap. 10 - Ed. Segno 1997 or http://wwwilcatecumeno.net
6 Il s’agit ici de «La Lumière » qui parlait au «Catéchumène», c'est-à-dire l’auteur, dans l’ouvrage « A’ la Recherche du Paradis Perdu », Guido Landolina. Chap. 9. Ed. Segno 1997.
7 Maria Valtorta : « Le livre d’Azarias », pp 133-134 (Edition en langue française) - Centro Editoriale Valtortiano – Viale Piscicelli 89,91 – 03036 Isola del Liri (FR) - Italie
8 Rudolph Bultmann. Fameux théologien du 20ème siècle, le père de la « démythologisation » des Textes Sacrés. Auteur entre autre de « Nouveau Testament et mythologie », Querinania, Brescia. Voir également de G. Landolina : « Les evangiles de Matthieu, Marc, Luc et du « petit » Jean ». Vol. II, Introduction. Ed Segno , 1997, voir aussi site internet